Une lenteur salutaire

Jouer vite n’est pas difficile. Cela consiste généralement à enjamber avec une élégance toute subjective les difficultés. Jouer lentement est le vrai défi. Cela permet à notre attention de se porter sur la moindre de nos crispations, y compris celles dont l’effet sur la sonorité nous est encore imperceptible.

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La petite erreur du créateur

Le travail des doigts consiste essentiellement à corriger une petite erreur du créateur: celle d’avoir mis les doigts les plus habiles à l’intérieur de la main par rapport au corps. En effet, ce sont les notes graves et aigues qui demandent le plus souvent à être mises en valeur et celles-ci ne sont pratiquement accessibles qu’aux doigts extérieurs, à savoir les plus faibles à l’origine (4-5). Le développement de la dextérité demande donc simplement, si ce n’est d’inverser, du moins d’égaliser cette différence d’agilité des doigts. (...)

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Les maillons d'une chaîne

La capacité des mains est égale à la capacité du doigt le plus faible, comme les maillons d’une chaîne, soit le 4ème doigt de la main gauche pour un droitier. Il est donc impossible de bien jouer à un tempo que ce doigt ne pourrait suivre.

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Le bon doigté

Il n’existe pas un seul bon doigté idéal pour tous. Chaque main a des possibilités différentes et pour une même main, plusieurs choix sont dans la plupart des cas possibles.

Le bon doigté est celui qui nous permet le plus grand contrôle et régularité. Il implique généralement une mise à contribution de tous les doigts et réduit au maximum les sauts et passages de doigts inutiles. On peut aussi considérer, dans un but d’étude, d’utiliser plus les doigts faibles pour permettre leur mise à niveau. On ne devrait donc pas trop s’attarder sur les propositions qu’on trouve sur les partitions.

La recherche du bon doigté peut être vécue comme une écoute des expérimentations de nos mains et nous conduit parfois vers des découvertes révolutionnaires par rapport aux standards académiques (passage du pouce sur noire, échange de notes entre les mains, etc). La plupart des pianistes qui ont marqué leur époque ont trouvé leur propres solutions. Liszt, par exemple, a enseigné qu’on pouvait utiliser n’importe quel doigté et était connu pour sa capacité à transposer instantanément un morceau dans n’importe quelle tonalité. (...)

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