Un athée ne conçoit aucun principe spirituel. Pour lui, la seule explication du monde est d'ordre matériel. Ses décisions et choix de vie reposent donc uniquement sur les conclusions qu'il tire de ce que ses sens lui rapportent, sans référence à un quelconque principe invisible supérieur.

Le croyant, quant à lui, comprend la vie en fonction des règles édictées par sa croyance, cette dernière ayant été implantée en lui par son environnement socioculturel. Il y a beaucoup de croyances différentes de par le monde, mais les mécanismes de fonctionnement restent les mêmes. Son expérience de vie est fruit de la mise en perspective de la réalité objective vécue avec les paradigmes de son dogme.

L'éveillé n'a pas de conception sur le monde. Pour lui, il n'y a pas Dieu d'un côté et monde de l'autre. Le monde et Dieu ne sont qu'un. Le monde est Dieu et donc, lui-même est aussi Dieu.

En conclusion, un athée et un éveillé sont beaucoup plus en proximité qu'avec un croyant. Croire que rien n'est divin ou que tout l'est, ne sont-ce pas les deux faces d'une même médaille ? La proximité serait même totale si l'athée ne compensait pas généralement son manque d'idéal spirituel avec des idéaux d'autres natures comme par exemple, dans le domaine de la science, du social ou de l'écologie. Un idéal est une idée, une pensée qui se surimpose à la réalité. Cette pensée fait obstacle à une perception sensorielle sincère. Un peu comme dans un état totalitaire, notre perception est inconsciemment filtrée, censurée et donc, transformée par notre désir d'idéal. Là où il y a le moindre désir que les choses soient autrement que ce qu'elles sont, il y a automatiquement manipulation par le mental.

Si donc un athée pouvait l'être totalement, sans aucun substitut de croyance, ne serait-il pas simplement un athée… éveillé ?